Préface

 
 
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Nous sommes en l’an 1514, sur une planète prospère nommée Novaë où le folklore et la magie se mêlent au quotidien et à la science. Ce monde, c’est le mien, et je fais partie de son folklore.

J’ai découvert par un heureux hasard, il y a de cela quelques années, l’existence d’au moins une autre planète, que vous appelez Terre, lorsque je suis tombée nez-à-nez avec un de ses habitants. C’est en me prenant pour un cheval sauvage que ce petit humain me confia ses secrets et son malaise, m’expliquant avec ses mots d’enfant que son monde agonisait et que vous ne parveniez pas à vivre en harmonie avec la Nature. Cette rencontre avait si bien piqué ma curiosité que j’ai épargné la vie de ce petit, me contentant de prêter l’oreille à ses récits d’aventures. Et c’est à force de l’écouter que je décidai de l’aider à vous faire découvrir les merveilles qui nous entourent. J’ai donc choisi de vivre parmi les humains et de voyager, armée de mes carnets de croquis et de mes plumes, afin de vous partager mes visions et de vous ouvrir les portes de mon monde.

 
 

Pour aller plus loin

Commençons dans l’ordre, il me faut me présenter. Je suis Kelpie, de nom et d’état. Fatiguée d’errer dans mon loch isolé, j’ai toujours été fascinée par la capacité de création des humains. Suite à ma rencontre avec l’un de vos jeunes, cette fascination m’a poussée à abandonner mon territoire pour partir à l’aventure, sous forme humanoïde il va de soi.

J’ai dû apprendre, parfois à la dure, à me fondre parmi vous et tout ceci n’a été possible que grâce à une enchanteresse avec qui j’ai passé un marché et qui m’a fabriqué un sceau magique. Je dois le porter en permanence si je veux garder un semblant de contrôle sur la Faim insatiable qui m’habite, mais je suis obligée d’y céder de temps en temps, la nourriture humaine ne me sied guère sur le long terme.

J’ai rencontré Lunore en suivant les cours d’un illustrateur de renom grâce à qui j’ai pu découvrir les joies du dessin. Au contact de Lunore, j’ai appris énormément, dans son monde comme dans le mien et j’ai également découvert la joie, la tristesse et les tribulations endiablées !

Une fois diplômées, nous nous sommes séparées, souhaitant chacune voir où nos pas nous mèneraient. Au travers de notre correspondance régulière, je savais qu’elle était devenue encromancienne tandis que j’explorais les voies de la cartographie. Mais je m’en suis vite lassée et me suis par la suite tournée vers l’observation des différentes espèces que je rencontrais en vadrouillant. Cependant, si l’illustration de diverses encyclopédies animales me comblait, le fait de rester stationnaire me déplaisait et me remplissait d’une envie de battre les sentiers, à la recherche de sensations.

Aussi, lorsque deux ans plus tôt, Lunore m’a écrit une lettre pour me demander de la rejoindre, je m’étais empressée de vendre mes maigres possessions et de partir. C’était à cette occasion que j’ai fait la rencontre de mon cheval, Varech, mais c’est une histoire pour plus tard.

Pendant plus d’un mois, nous avons voyagé à travers le pays, parfois ensemble, parfois séparément tout en collectant de multiples merveilles et en immortalisant des créatures des plus communes aux plus invraisemblables. D’un commun accord, nous avons décidé à la fin de cette aventure de parfaire nos compétences et d’apprendre de nouvelles techniques chacune de notre côté. J’ai ainsi beaucoup maraudé, passant d’un campement à l’autre régulièrement, sans jamais m’arrêter longuement. J’ai appris la sculpture auprès des maîtres animistes, que l’on appelle plus communément des golemanciens. Ils ont cependant refusé de m’initier à leurs techniques d’animation, jugeant trop dangereux de confier leurs secrets à un quidam. Peu m’importait, j’en avais perçu suffisamment pour me débrouiller en adaptant leur technique à ma magie. J’ai par la suite loué mes services aux Bibliothécaires des Arcanes, chez qui j’ai passé près d’un mois à dévorer des ouvrages, cachée entre deux rayonnages pour ne pas me faire pincer lorsque j’étais supposée ranger les reliques qu’on me confiait. En bref, une année bien remplie mais fort solitaire, et c’est sans doute cela qui m’a poussée à accepter sans hésitations la demande de l’Archimage qui est venu me trouver un beau jour d’automne un an plus tôt.

L’entrevue avec ce dernier m’a donné le prétexte nécessaire pour recontacter mon amie Lunore et pour lancer une nouvelle expédition. Pendant plus d’un mois, nous avons voyagé, parfois ensemble, parfois seules, à la recherche des ingrédients réclamés par l’Archimage. Cela nous a permis d’aller une nouvelle fois à la rencontre des créatures qui peuplent mon monde et donc l’écriture d’un nouveau carnet de voyage. Fort heureusement, malgré la dangerosité de ce voyage, nous en étions sorties toutes les deux plus ou moins indemnes. Ce qui n’était malheureusement pas le cas de Varech. La malédiction pesant sur lui semblait resserrer son emprise de plus en plus rapidement maintenant. Pardon ? Ah… Je ne vous avais jamais parlé de Varech, c’est vrai. Eh bien, marchez à mes côtés pendant que nous nous rendons au mont Darsten et je vous raconterai plein d’histoires.

On y va ?